"Château d'eau" - Carole Benzaken

Pendant un mois, LA CASERNE acceuille le projet artistique de Carole Benzaken nommée "Château d'eau".

Travaillant l’espace monumental, ces suspensions de bandes découpées irrégulièrement viennent investir et accompagner la verticalité des cages d’escalier de LA CASERNE, évoquant une chute d’eau en cascade, des trombes d’eau de pluie ou en mémoire du lieu d’origine, l’eau jaillissante et salvatrice des lances de pompiers. Les images de bâtiments (façades d’immeubles parisiens, paysages verdoyants remplis d’humidité), sont renversées, et s’entremêlent en un jeu chaotique et abstrait renvoyant à l’histoire, l’urbanisme parisien et ses transformations, démolitions et reconstructions de siècles en siècles.

À propos de Carole Benzaken :

"La caserne des pompiers de la rue Philippe de Girard a tout particulièrement marqué mon arrivée dans le quartier en 1995. C’était alors une zone complètement déserte entre les voies ferrées de la Gare de l’Est et son très beau viaduc de la rue de l’Aqueduc, rue ouverte sous le Second Empire qui longe la caserne et nous porte de l’autre côté des rails de chemin de fer délimitant de l’autre côté la ligne frontière du quartier hindou jouxtant la gare du Nord. J’emménageais alors dans mon atelier de la rue du faubourg Saint-Martin, où je vis et travaille encore aujourd’hui. Cette caserne était active et nous allions régulièrement au bal des pompiers les 14 juillet dans les premières années de mon installation.

Associant bâtiments industriels du début du XIX ème siècle, ( à proximité des gares de l’Est et du Nord ), constructions contemporaines et campagne (avec la proximité du canal Saint-Martin et ses jardins ceux du parc Villemin et ses anciennes écuries du château Landon), ce quartier est en complète mutation aujourd’hui.

La caserne d’hier s’est transformée en un lieu construit autour d’une réflexion éthique sur la transition écologique et sociétale, dans le monde de la mode.

Dans la confrontation à ce lieu en mutation "Châteaux d’eau" parle aussi de migration des images, de ces toiles de fond des tournages de l’industrie du cinéma abandonnées à leur sort et jetées après usage. Ce matériau est recyclé, réutilisé et ici magnifié en œuvre monumentale éphémère questionnant la notion de lieu dans son déplacement de fonctions par et pour une poétique du collage où l’importance du recyclage (faire du neuf avec du « vieux »). Il fait écho au projet d’incubateur éco-responsable de LA CASERNE et à la vocation de création et fabrication du fab lab installé dans ses murs."